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La distribution de la presse à Lyon de nouveau menacée

Alors que le tribunal judiciaire de Lyon a validé début février l'expulsion des anciens salariés de l'ex-SAD de Lyon/Vénissieux, ces derniers devront quitter avant le 15 mars les locaux depuis lesquels ils assuraient depuis l'été la distribution de la presse dans la métropole lyonnaise. Faisant ainsi planer l'incertitude quant à la bonne tenue de la distribution, faute de nouveaux locaux.

Devant ces incertitudes, les marchands de presse et leurs représentants professionnels de Culture Presse veulent d’ores et déjà alerter les intervenants et décisionnaires de l’urgence à apporter des solutions pérennes avec une priorité absolue : poursuivre l’approvisionnement des points de vente en presse au-delà du 15 mars.

Petit rappel des faits : après la liquidation des SAD et Soprocom en mai 2020, le licenciement de la totalité des personnels avait provoqué un mouvement social et un blocage des livraisons pendant de nombreuses semaines sur les deux plus grandes villes du Sud-Est : Lyon et Marseille. Sur la métropole de Lyon et sa région, 550 points de vente presse avaient été touchés par cet arrêt brutal des livraisons, qui s’était ajouté à la crise sanitaire et au premier confinement. Après quatre semaines d’interruption, les livraisons avaient pu reprendre sous la forme d’un plan de secours d’abord, puis à partir de juillet, par les anciens salariés SAD à l’initiative de leur représentation syndicale locale de la CGT du Livre. Ces derniers se sont depuis lors mobilisés pour mettre en place une SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif) en partenariat avec certains acteurs de la filière presse et le soutien de certaines collectivités locales qui ont accepté d’apporter des fonds à ce projet.

Mais la question cruciale des locaux, indispensable à la poursuite de l’activité, pose toujours problème : le bailleur des anciens locaux de la SAD - d’où est toujours traité le papier à distribuer - a prolongé le bail pendant un temps mais une ultime date limite a été fixée au 15 mars. Et les salariés sont dorénavant sous la menace d'une expulsion si le préfet en appelle aux forces de l’ordre pour libérer les locaux, comme l’y autorise le jugement rendu récemment en faveur du bailleur.

« Le réseau presse a beaucoup souffert et souffre encore de la crise sanitaire à laquelle s’est ajoutée la crise encore plus grave de la distribution de la presse. De nombreux points de vente ont ainsi disparu depuis un an et les conditions de travail dégradées depuis la liquidation de la SAD compliquent la vie et découragent de nombreux professionnels. Il est grand temps que des solutions interviennent pour que chacun puisse envisager l’avenir sereinement », a voulu alerter Culture Presse.

Poursuivant le travail depuis Vénissieux, malgré l'arrêt du bail initialement précu le 24 octobre, les anciens salariés de la SAD pensaient avoir trouvé fin décembre une solution à Saint-Priest. Mais la société Muvrini, derrière ce nouvel entrepôt, n’avait finalement pas donné suite.