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A Villejuif, Michel La "essaie d'ouvrir pour les clients qui en ont besoin"

Union Presse s’associe au Master journalisme de CY Paris Université pour une série de reportages, réalisés par des étudiants en journalisme, sur le quotidien des marchands de presse pendant cette période de crise sanitaire. Reportage, dans l’emblématique Mag Presse du centre commercial de Villejuif (Val-de-Marne), de Jade Le Deley.

Au Mag Presse du centre commercial de Villejuif 7, on se croirait presque dans le monde d’avant. En début de soirée, en plein reconfinement national pour lutter contre la deuxième vague de coronavirus, le magasin est bondé d’hommes portant leurs masques. « Ici, les gens jouent et achètent leur journal », résume le gérant Michel La, 25 ans. Alors âgé de 22 ans, ce dernier a repris avec sa sœur ce Mag Presse il y a trois ans et demi. Depuis, il y accueille les clients venus acheter des journaux et magazines mais aussi profiter d’autres services : PMU, FDJ, et tabac.

Mission de lien social

« Les trois premiers mois du confinement, au printemps, personne ne venait, les gens avaient peur », explique Michel La. Aujourd’hui, le marchand a repris pleinement son activité avant tout pour ses fidèles clients. « On essaie d’ouvrir pour les clients qui en ont besoin », résume-t-il. 

Une façon de maintenir le lien social que les clients apprécient. « Je viens souvent, quand on fait les courses avec ma femme ou avec des amis », déclare Jean-Marc, la quarantaine, habitué des lieux. Ce jour-là, il est venu accompagné de trois copains, tous habitants du quartier. Venir au Mag Presse est un moyen pour les trois amis de se retrouver et de se divertir. « Je viens regarder les chevaux, jouer et gagner des thunes », ajoute ainsi son ami Daniel sur le ton de la rigolade.

Frustration

Avec ce deuxième confinement, plus souple, l’activité du commerce a repris. Le gérant confie tirer l’essentiel de son chiffre d’affaires des jeux d’argent et de hasard… mais assure aussi vendre davantage de presse qu’au printemps. Mais, le jour de notre visite, le rayon des magazines est presque vide. Michel La avoue être frustré de ne pas pouvoir réaliser certaines ventes, faute de fournis. Face aux demandes incessantes des clients, il a posé deux feuilles blanches sur les linéaires vides : « pénurie de Télé 7 Jours » et « pénurie de Télé-Loisirs ». 

Si la fréquentation est désormais à la hausse, le marchand sort fragilisé de cette période de crise sanitaire. Il a du mal à continuer à honorer les paiements de ses loyers au bailleur de son magasin, et déplore le peu de soutien accordé par la filière aux marchands de presse. Côté aides, Michel La estime avoir touché « à peine 2 500 euros », une somme bienvenue mais jugée insuffisante.

Malgré les difficultés, le commerçant reste optimiste et souhaite rester ouvert. Même en plein reconfinement, le kiosque est toujours vivant, bruyant et animé. A l’image de ces deux parieurs qui manquent d’en venir aux mains pour une sombre histoire de jalousie au milieu du magasin. Il y a toujours de l'action au Mag Presse…

Jade Le Deley