Les rues se sont vidées dans la commune de Graulhet (Tarn) qui compte six tabacs-presse, depuis l'annonce du confinement. Pourtant, Daniel Sannou, marchand depuis 2005, qui a repris la Maison de la Presse de la place Mercadial en 2015, et qui fait partie de la délégation de Culture Presse pour Toulouse-Albi et Montauban, résiste et s'adapte à cette situation inédite. Il livre son témoignage à la rédaction de la Quotidienne d'Union Presse :
« Je maintiens mes deux commerces ouverts, l’un avec mon épouse, le second avec mes deux employés, que j'ai placés au chômage partiel. Pour m'adapter à la situation, j'ai modifié mes horaires. Mon premier magasin, le plus grand, qui est en galerie marchande, je l’ouvre de 6h30 à 12h30 et de 14h à 16 heures et le second, de 16h à 18h pour assurer un roulement avec mon collègue. Mais l’après-midi, il n’y a pas de fréquentation. Elle a baissé de 50% depuis le début du confinement. C’est passé de 300 à 150 clients par jour. En matière d'activité, le tabac représente 50% de mon chiffre d’affaires mais la vente de produits presse se porte bien. Il y a beaucoup d'achats de quotidiens, de revues ludiques et people. Ce qui est bien, c'est que, moi qui dépend des dépôts de Toulouse et d’Albi, je ne rencontre pas de problèmes de livraison. Côté hygiène et protection contre le Covid-19, on a une vitre, des gants, mis du fléchage au sol ainsi que des affiches en intérieur et en extérieur. Et une barrière à la caisse. Je surveille qu’on respecte bien les consignes, même si les masques sont introuvables alors que je suis, comme le personnel de santé, en première ligne. Mais bon, il faut se serrer les coudes et y mettre du sien. C’est dur, on n'a pas de contact avec les clients mais ça passera. Et puis, la presse est plus importante que le tabac ! Je n’imagine pas une France sans presse ! Attention, je vous préviens, les gratteurs FDJ, qui viennent plusieurs fois par jour, je les chasse ! »