Avec Fabien Marquant, en direct de Dorlisheim (Bas-Rhin)

À Dorlisheim, non loin de Strasbourg, Fabien Marquant ferme boutique une heure plus tôt que d'habitude le soir. Faute d'affluence en magasin depuis le printemps, le jeune commerçant qui a repris en partie l'activité de son père depuis 2014, a du adapter son emploi du temps, trouver des solutions pour compenser les pertes engendrées par la crise sanitaire. Et surtout, payer ses deux employés mis au chômage partiel.

"Au premier confinement, en matière de trésorerie, ça été compliqué. On avait quelques réserves au cas où, mais tout a fondu. Nous sommes quasiment à zéro. Nous sommes en galerie marchande donc il y a du passage, mais mon papa et moi devons nous débrouiller et nous relayer. Nous n'avons pas eu d'aides pour le loyer, ni avant ni maintenant. Certes nous avons eu les 1 500 euros d'aide exceptionnelle de l'Etat, mais nous avons tout de même 70 % de pertes sur l'activité générale du magasin. 50 % du chiffre d'affaires avait été réalisé en mars, mais nous avons tout reperdu en avril. Et mon activité principale, au delà de la Française des jeux, c'est la vente de presse. Maintenant je ne fais que 30 % du chiffre en ouvrant le matin ! "

Côté fréquentation, seuls les locaux et les habitués pointent encore le bout du nez au comptoir. "On tournait à 300-500 clients en temps normal. Là, je n'en compte même pas 100", poursuit le marchand de journaux. "Nous avons habituellement des touristes en été, à Noël et à Pâques et leur vendons des articles de la région mais là, c'est calme". Heureusement, indique le gérant du magasin, il y a de la demande pour la presse. "Les quotidiens se vendent bien, les mots croisés sont encore en augmentation et les magazines people, qu'on vendait déjà bien avant la crise, sont appréciés".

Fabien Marquant, qui dispose de 200 mètres linéaires développés pour environ 3 000 titres de presse (sur une surface de vente de 70 m²) reste très sollicité par sa clientèle, en particulier pour son large choix d'encyclopédies. Celles-ci d'ailleurs, se vendent comme des petits pains. "Nous sommes l'un des points de vente les plus fournis de la région en encyclopédies. Certains sont capables de faire 10 à 20 km pour venir les chercher. Nous recevons aussi toutes les collections et jusqu'à la fin des numéros. J'ai plein de tickets de réservation dans mes tiroirs. Et c'était le cas même pendant le premier confinement ! " Il nous quittera quelques instants plus tard pour rejoindre sa caisse, puis chercher son fils à l'école.