Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) pousse un cri d’alarme contre la vente du tabac aux mineurs. En 2021, 64% des buralistes ont continué de vendre du tabac à des mineurs de 17 ans, contre 65,1% lors de la précédente enquête menée en 2019.
C’est ce que révèle le CNCT, dans une étude menée du 2 au 21 novembre 2021, sur des « clients mystères » avec « des mineurs de 17 ans, accompagnés d’un adulte en retrait », auprès de 403 débits de tabac. D’après cette dernière, la situation ne s’est pas améliorée ces dernières années. Il serait très simple de se fournir en cigarettes lorsqu’on n’a pas 18 ans. En effet, dans les villes de plus de 15 000 habitants, le constat est inquiétant : 77% des buralistes acceptent, contre 52% dans les petites villes de moins de 3 500 habitants.
De son côté l’obligation de la signalétique, comprenant notamment une affichette mentionnant l’interdiction de vendre du tabac aux mineurs, n’est pas mieux respectée. Seulement 42 % des lieux de vente appliquent correctement la loi, contre 49 % en 2019.
Ainsi avec ce constat, le CNCT souhaite un durcissement des « sanctions administratives et disciplinaires de la part des autorités de tutelle » et recommande « une politique de contrôles réguliers généralisée » par les agents de la police municipale. Enfin, l’association préconise la possibilité de « fermetures administratives temporaires ou définitives pour non-respect par les buralistes ».
« Rien ne peut plus justifier qu’une profession massivement subventionnée persiste dans ces pratiques illégales » affirme Yves Martinet, président du CNCT et pneumologue Yves Martinet.
Pour rappel, en France, « l’âge d’entrée dans le tabagisme intervient vers 14 ans. Lorsque trois adolescents expérimentent le tabac, deux au moins seront consommateurs de tabac une partie de leur vie », conclut le Comité national contre le tabagisme.