En direct de Ribeauvillé (Haut-Rhin) avec Marcel Hellich

ibeauvillé (Haut-Rhin) est, selon les propos de Marcel Hellich, le gérant de la Maison de la Presse du centre-ville, « ville morte » depuis le début de ce second confinement. Conversation avec l'ancien président de la délégation de Besançon-Mulhouse de Culture Presse, qui nous raconte son nouveau quotidien derrière son comptoir. 

Lui qui est établi depuis 1993, n'avait jamais autant connu le silence. Gérant de la Maison de la Presse de Ribeauvillé (Haut-Rhin), Marcel Hellich a même trop de références de presse à proposer pour si peu de clients présents en magasin, en cette période de confinement. Pas moins de 2 800 titres répartis sur 150 mètres linéaires développés, en plus du tabac, du Loto, de la papeterie, des livres et du PMU, proposés à environ 200 à 240 clients quotidiens (contre 450 à 500 en temps normal). 

Lors du premier confinement, le commerçant dit avoir « souffert avec les quotidiens nationaux qui ne paraissaient pas et du manque de la presse allemande, qui n’était plus livrée à cause de la crise de Presstalis ». Désormais, il estime ne compter que sur l'engagement d'une « clientèle locale et âgée ».

Côté chiffres d'affaires, l'ancien président de la délégation de Besançon-Mulhouse de Culture Presse, qui travaille aux côtés de Bruno Ansel, président local, maintient la trésorerie de son magasin. Mais pas sa marge. « Au 31 octobre, ça se maintenait. Mais je suis à -22 % avec la presse. Là, il n'y a pas de touristes alors on vend peu de guides Michelin, d'atlas, de produits de randonnée et encore moins de souvenirs. Alors qu'habituellement, des plans on en vend 1 000 à l'année ! »

Néanmoins, Marcel Hellich, qui est de ceux qui voient le verre à moitié plein, reste optimiste quant à la situation. « Les marchands de ma zone dépendent du dépôt de Besançon qui est indépendant. Ainsi, nous n'avons pas subi les problèmes comme les marchands livrés par les ex-SAD. Hormis une semaine ou deux sans les livraisons des journaux et magazines, nous n'avons pas trop été affectés par tout cela. D'ailleurs, nous vendons des produits librairie en ce moment, des livres de poche, notamment. Contrairement à d'autres, moi j'ai le droit d'en vendre », explique-t-il.

Pour les semaines à venir, le commerçant, qui maintient son point de vente ouverte avec l'aide de son amie et d'une vendeuse actuellement placée au chômage partiel, avoue des  « craintes par rapport à la fréquentation ». « Sans marché de Noël, ce sera difficile. Jusqu'ici nous avions un marché médiéval qui nous ramenait 100 000 personnes en ville. Maintenant, c'est zéro. Zéro touristes, zéro Allemands qui viennent chercher des produits chez moi pour aller randonner dans les Vosges. Nous subissons, nous sommes tributaires du Covid. Même les viticulteurs qui viennent m'acheter des revues de vin, n'ouvrent eux-mêmes plus leur commerce. De plus, janvier est un temps traditionnellement calme pour nous. Nous dépendons donc, en quelque sorte, des hôtels, des restaurants, du tourisme. Et même si certains marchands ont bénéficié d'aides, ça ne sera pas suffisant. Mais... gardons le moral », conclut le marchand.