Un éternel recommencement. A l’occasion de ses 60 ans, qu’il fêtera le 19 novembre prochain, L'Obs prévoit une importante transformation à partir du 21 mars prochain. Le news magazine va de l’avant en misant sur son ancienne appellation, Le Nouvel Obs (codification 02228 ; prix : 6,50 euros).
Après plusieurs années d’investissements, Le Nouvel Obs, qui se définit comme un "média progressiste" lance sa première étape pour le développement de son offre éditoriale. Il abandonne son logo, lancé en 2014, pour une forme encore plus dans l’air du temps.
Pour incarner ce nouveau départ, le magazine table sur une alliance entre le "news magazine" et le "life magazine". Dans un premier temps, une partie sera consacrée à l’analyse de l’actualité nationale et internationale, aux reportages, à l’enquête. La seconde, mise en scène comme un espace de découverte et de plaisir, regroupera les parties culture, idées et les tendances. La refonte de sa maquette vise à renforcer le confort de lecture. Une large place est laissée à l’image. Des jeux de couleur et de typographies créent du rythme. La nouvelle version de la Une apporte de l’élégance, de l’impact et met en valeur la variété des sujets.
Le numérique a lui aussi droit à de profonds changements. Alors qu’une nouvelle application arrivera au mois de septembre 2024, les lecteurs seront amenés à découvrir un nouveau site "avec une affirmation magazine inédite", selon Cécile Prieur, directrice de la rédaction de L’Obs. L’identité graphique bénéficiera de quatre gabarits différents d’articles, une modulation de la page d’accueil pour créer de la temporalité, une utilisation appuyée de la couleur et une hiérarchie claire des sujets traités. Le week-end, le site internet mettra en avant sur une page d’accueil spécifique des recommandations culturelles et d’autres formats au temps long.
Retour vers le passé
Le Nouvel Obs s’ancre dans son histoire en restant fidèle à sa vocation historique. Le titre propose de "donner des clés de réflexion, capter les nouvelles tendances, explorer les alternatives, porter des moyens d’actions", en mettant en valeur les intellectuels et les créateurs. La rédaction, qui compte à ce jour 135 journalistes, accentue le développement de la diversité des points de vue tout en restant ouverte aux innovations éditoriales et aux débats.
Les enjeux stratégiques auxquels veulent répondre Julie Joly, directrice générale de L’Obs et Cécile Prieur, directrice de la rédaction de L’Obs, sont nombreux. Il s’agit d’abord de "construire progressivement un modèle économique sain" et de relancer la machine, alors que le résultat d’exploitation de 2023 du magazine a été pénalisé par le coût du papier et le recul du marché publicitaire dans le secteur des news magazines. Compte tenu des difficultés de la presse, les deux figures du titre ont tenu à apporter leur soutien pour le support papier. "On veut qu’il existe chez les marchands de presse", a indiqué ce matin Julie Joly lors d’une conférence de presse à Paris. 'Le format magazine est loin d’être ringard', a précisé la directrice générale de L’Obs.
Une année de festivités
Quelques jours après son soixantième anniversaire, le titre lancera un cycle éditorial, de réflexion et d’engagements autour des idées progressistes, qui se clôturera les 23 et 24 novembre lors des premières Rencontres du Nouvel Obs.
L'hebdomadaire L'Obs, filiale du groupe Le Monde, a atteint le seuil de 159 219 exemplaires en diffusion individuelle France payée, derrière Le Point (205 867 exemplaires). Face à la chute progressives des ventes, la parution, qui se dit "posséder toutes les ressources pour être à l’équilibre", a enregistré une baisse de 7,36 % en 2023 de sa diffusion France payée d'après les chiffres de l'Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias (ACPM). Pour l’année 2024, Louis Dreyfus, président du directoire du groupe Le Monde, se dit "confiant d’être bénéficiaire à nouveau".