Le personnel du groupe Paris-Turf en grève

L'arrêt des courses hippiques pendant le confinement aura eu raison du groupe Paris-Turf, placé en redressement judiciaire depuis fin mai. Et alors qu'un repreneur sera désigné le 30 juin prochain, l'AFP fait part ce lundi de tension au sein des équipes et un appel à la grève lancé par l'intersyndicale du groupe de presse hippique.

La raison ? Une offre de Xavier Niel, "moins favorable à l'emploi" et qui semble être la solution privilégiée pour la reprise. Plusieurs dossiers ont été déposés au Tribunal de commerce de Bobigny. Seules deux offres visent la totalité des activités du groupe. D'un côté, l'imprimeur Riccobono, allié à Mayeul Caire, le fondateur du quotidien Jour de Galop. De l'autre, NJJ Presse, la holding personnelle de Xavier Niel, déjà actionnaire dans de nombreux groupes de presse dont Le Monde, Nice-Matin, Les cahiers du cinéma ou plus récemment France-Antilles. 

Bien que le CSE du groupe ait exprimé vendredi son soutien à l'offre de Riccobono, mieux disante en termes d'emplois, plusieurs parties prenantes se sont prononcées à l'audience en faveur de Xavier Niel, au grand dam des représentants des salariés. Dans un communiqué transmis à l'AFP, l'intersyndicale s'étonne « de l'unanimité émergeant des avis du procureur, des créanciers et des administrateurs » favorables à NJJ Presse, alors que « ces positions vont à l'encontre de l'avis du CSE et, selon cette instance, de l'intérêt général ainsi que de l'intérêt des salariés ».

« En conséquence, l'intersyndicale du groupe Paris-Turf, en accord avec le CSE, a décidé de confirmer la grève qui avait été annoncée par préavis dimanche », et elle prévient que faute de nouvelles rassurantes concernant le paiement des salaires de juin, « les salariés pourraient recourir à une grève illimitée ». Avec comme première conséquence le blocage de la parution des titres du groupe. Pour l'activité du groupe dans les paris en ligne, l'affaire sera jugée séparément le 23 juillet (les repreneurs devant recevoir au préalable un agrément de l'Autorité de régulation des jeux), a précisé l'une des sources syndicales à l'AFP.