Message de Daniel Panetto

Chères consœurs, chers confrères,

J’espère que vous vous portez bien, vous ainsi que vos proches. J’ai à nouveau reçu nombre de messages, remerciements et encouragements de votre part. Je vous en suis reconnaissant cela me va droit au cœur.

J’en profite pour les partager aux élus qui sont en veille permanente auprès de vous sur tout le territoire ainsi qu’aux collaborateurs de Culture Presse et d’Union Presse, résolument engagés dans cette période singulière.

Nous répondons à chacun d’entre vous ! J’ai aussi reçu de très nombreux messages de soutien des éditeurs qui vous sont adressés, pour vous remercier d’assurer avec vos moyens la continuité de cette mission, de donner accès à nos concitoyens à l’information et à la culture en proximité. Certains s’en sont  emparés, vous l’aurez sans doute remarqué dans leurs colonnes, pour vous dire MERCI !

La période reste tourmentée. Et depuis mon dernier message le confinement a été prolongé jusqu’au 15 avril. C’est pourquoi je viens vers vous aujourd’hui pour faire un nouveau bilan de notre situation à date, et vous prodiguer quelques conseils de marchand à marchand !

Et d’abord, où en sommes-nous ? Culture presse suit la situation de très près, et nous avons créé des indicateurs. Ils nous servent à mesurer les phénomènes et donc à guider notre action, mais aussi à informer les pouvoirs publics, les médias et la filière sur les réalités que nous rencontrons. Merci, au passage, d’avoir été si nombreux à répondre à notre questionnaire. Vos réponses ont été précieuses.

Nous restons toujours très majoritairement ouverts. Je me méfie des chiffres trop précis. Seule compte cette réalité : les indépendants sont restés en première ligne. Seuls 12,55 % des points de vente avaient fermé vendredi (toutes typologies confondues), moins de 10% pour les nôtres (indépendants spécialistes). Une tendance à surveiller.

La fréquentation est évidemment en baisse. La première semaine avait bénéficié d’un effet "stockage avant confinement" mais le nombre moyen de tickets caisse avait quand même baissé de plus d’un tiers par rapport à la semaine précédente (semaine 11). Je compte évidemment tous produits, et pas uniquement la presse, car notre magasin n’est pas orienté sur cette seule activité – même si elle est importante. Sur la semaine 13, sans surprise, la tendance est encore en baisse, et nous approchons de la perte d’un client sur deux.

Toujours en comparant les semaines 11 vs 13, le chiffre d'affaires tous marchés (presse et autres activités) approche désormais une baisse d'un tiers (-26,9%). C'est deux fois plus que la semaine 12 (-13,2%). Les presse-librairies sont d’autant plus fragilisées ; les presse-tabac s’en sortent un peu mieux. Un enseignement du questionnaire auquel vous avez répondu.

Bref, la situation reste difficile malgré nos efforts quotidiens et notre ténacité à rester ouverts !

2. J’ai abondamment informé les pouvoirs publics de ces chiffres afin de solliciter, en plus des mesures compensatoires déjà en place, une aide sectorielle au Ministère de la Culture. Je vous tiendrai évidemment au courant des suites de cette démarche !

Concernant les aides actuelles, vous avez été nombreux à nous faire remonter que les 70% comme baisse minimum de chiffre d’affaires sur le mois de mars entier n’étaient pas adaptés concernant le fonds de solidarité (ou aide 1500 €). Aussi, avec d’autres représentants du commerce de proximité, sommes-nous montés au créneau auprès de Bercy pour adapter la mesure. Avec succès, au moins pour le mois d’avril. Le renouvellement mensuel de cette aide a été confirmé, et le seuil a été abaissé pour le mois d’avril à 50% de baisse.

Et ce, en attendant bien sûr nos compléments de rémunération qui devraient arriver en avril !

3. Concernant les banques qui sont censées reporter vos échéances de crédit et accorder des crédits de trésorerie, je vous entends me dire que toutes ne jouent pas le jeu.  Pourtant, face à nos entreprises fragilisées, et même pour certains d’entre nous en phase de redressement… Il est essentiel qu’elles contribuent toutes à l’effort ! Si vos banques vous refusent les crédits de trésorerie garantis par l’Etat, je vous invite à contacter le médiateur du crédit ou à solliciter directement BPI France. Il n’est pas question qu’un commerce de presse disparaisse à cause d’un problème de trésorerie, alors même que la très grande majorité d’entre nous assurons la continuité de la distribution de la presse et alors que le chef de l’Etat lui-même assure qu’aucune entreprise ne fera faillite à cause de cette crise sanitaire !

4. Je vous rappelle aussi que vous avez le droit au chômage partiel ! Même si votre commerce n’est pas fermé. N’hésitez surtout pas à l’utiliser. Passées 48h après votre demande, sans réponse de la part de l’administration, votre demande est acceptée.

Ces mesures compensatoires, même si elles sont imparfaites, ont le mérite d’exister. Utilisez-les ! Prenons-nous en main, en tant que chefs d’entreprises. En attendant, j’agis sans relâche pour améliorer ces mesures (comme pour la limite des 70% de CA qui passe à 50% !) et pour obtenir des aides complémentaires. Tous les lundis, comme ce matin, sont relayées nos demandes lors des conférences téléphoniques avec Bruno Le Maire, et par des contacts quotidiens avec les cabinets ministériels. Notre survie est ma priorité absolue !

Prenez soin de vous et de votre entourage !

Solidairement,
Daniel Panetto