https://unionpresse.fr/sites/default/files/images/advertisement/bayard_habillage_1700x1000_0.jpg
180

Message de Daniel Panetto (20/04)

Chères consœurs, chers confrères,

J’espère que je vous trouve en bonne santé, et avec une motivation intacte, et je ne cesserai de vous remercier pour vos encouragements dans cette période toujours compliquée.

1. J’aimerais commencer ce message par quelques données chiffrées, issues de notre Observatoire Culture Presse / Devlyx.

Cet outil de mesure est habituellement conçu pour évaluer les performances des spécialistes indépendants. Dans le contexte particulier que nous vivons, nous avons voulu l’adapter afin de déterminer l’impact de la crise sur notre activité et ainsi vous donner une information précise et de qualité.

Voici quelques éléments :

- La fréquentation, mesurée en nombre de tickets caisse, chute considérablement – ce n’est pas étonnant, hélas, avec le confinement strict que nous vivons. Sur les 4 semaines de confinement, comparées aux 4 semaines précédentes, la fréquentation baisse en moyenne de 37,5%.

- Sur mars, le volume d’affaires presse chute lui aussi, de 17,8%, alors que l’effet du confinement ne porte que sur les deux dernières semaines, et qu’en plus nous avons bénéficié d’un effet d’aubaine juste avant le confinement – les clients avaient réalisé des achats de précaution.

- Nous connaissons donc une baisse de nos encaissements presse moyens sur le premier trimestre, de -1,8%. Alors même que les deux premiers mois de l’année avaient très bien démarré : +8% en janvier par rapport à janvier 2019, et +5,8% sur février.

2. Je m'exprime autant que nécessaire auprès de vous au sujet du Covid19 en vous prodiguant les meilleurs conseils possibles pour vous adapter à cette période troublée. Je n'en oublie pas bien sûr d'autres sujets qui nous préoccupent. Vous avez été ainsi nombreux à me poser des questions autour de l'approvisionnement presse.

Sur le plan pratique et technique, la distribution semble, d'un point de vue global, se dérouler assez bien – c'est en tout cas l'expérience que j'en fait moi-même, et ce que me font remonter les élus de Culture Presse, sur le terrain.

En revanche, vous avez souvent évoqué ces derniers jours, dans vos réponses à mes messages, la diminution des quantités livrées. Cela est du à deux phénomènes distincts qui toutefois s'additionnent :

- Le premier remonte préalablement à la crise Covid19. Il est le résultat d'un certain attentisme de la part des éditeurs distribués par Presstalis, qui s'inquiètent de l'encours financier engagé au sein de l'entreprise.

Or être trop prudent n’est bon pour personne. Ni pour nous marchands, ni pour les dépositaires, ni pour les éditeurs eux-mêmes. Cela a pour conséquence d’assécher le marché, qui trouve pourtant son attrait auprès des lecteurs par les nouveautés. D'autant que le réglage peut parfois amplifier le phénomène. J'ai donc appelé les éditeurs et les pouvoirs publics à être extrêmement attentifs à cela. La lettre ouverte que j'ai écrite au CIRI rappelle que quelle que soit l'issue de la crise de Presstalis, la continuité de la distribution doit se faire impérativement. Et une solution rapide doit être trouvée, pour sortir cette incertitude, responsable de ces précautions délétères.

- Le second phénomène qui contribue à la diminution de nos quantités de papier est bien entendu la crise sanitaire – qui vient s'ajouter à la première. Le résultat étant que nous avons en linéaire des titres qui stationnent parfois au-delà de la durée normale de mise en vente, car la suivante n'arrive pas pour des raisons diverses (stratégie de l’éditeur, problème d’acheminement depuis l’étranger, etc…). Si nous pouvons l'admettre, plutôt qu'avoir un linéaire qui s’éclaircit, cela a forcément un impact sur notre trésorerie. D'autant qu'une grande incertitude plane sur le temps qu'ils resteront en vente.

Face à cela, j'ai écrit aux messageries pour leur faire part de cette anomalie et pour exiger que des solutions soient mises en œuvre.

Les MLP nous ont répondu très vite, et se sont engagées sur le dispositif suivant : les parutions déjà en vente, seront relevées de la vente à la fin de la durée prévue – aucune dérogation ne leur sera accordée. En effet, elles ne peuvent nous garantir un dispositif qui sauvegarde la trésorerie de tous les marchands servis, lors d’une prolongation en cours de vente.

Pour les parutions à venir, il faudra que l’éditeur demande l’autorisation de rester en vente au-delà de la date prévue. C’est une demande qui sera effectuée auprès de Culture Presse (une dérogation), et qui ne pourra être accordée qu’à condition que les modalités de règlement du marchand soient adaptées (RD prolongé).

Peu après, Cédric Dugardin, président de Presstalis, a pris contact avec moi, pour s’engager sur un dispositif équivalent.

Nous avons donc été entendus sur ce point que j’estimais très important. Je salue la réactivité des messageries, après que nous les ayons interpelées, et leur réponse responsable. Bien sûr, avec le Conseil d’administration de Culture Presse, nous serons très vigilants à l’application de ces règles.

3. Un bref point sur nos chèques de complément de rémunération ; bonne nouvelle ils arrivent dans les délais ! J’ai moi-même reçu mon chèque MLP. Pour ceux de Presstalis, je rappelle que le Ministre de la Culture, Franck Riester, s’est engagé à leur paiement. Les fonds nécessaires ont d’ailleurs été versés par le gouvernement à Presstalis pour ce faire. L’acheminement devrait donc se réaliser très rapidement.

Voilà pour les nouvelles du jour. Je vous souhaite bon courage, prenez soin de vous !

Bien solidairement,
Daniel Panetto