Mouvements de grève, les marchands trinquent

La réforme de la loi Bichet semble ne pas mettre tout le monde d’accord et les marchands vont en payer les frais. Le mercredi 22 mai, la CGT CGLCE a appelé les salariés du secteur à faire grève, en protestation contre le texte de loi, l’accusant de tous les maux et surtout de libéraliser totalement la filière. En conséquence, les quotidiens nationaux ne paraitront pas, la distribution des magazines risque d’être fortement perturbée, et la situation mettra, comme d’habitude, plusieurs jours à se rétablir.

Le syndicat du livre invoque la disparition de titres, la fin de la solidarité entre éditeurs, et la casse sociale du secteur ; il n’en est rien ! La loi est justement bâtie pour encadrer la distribution et la réguler, surtout remédier aux dysfonctionnements qui ont bien failli faire s’effondrer toute la filière. Nous préférons regarder vers l’avenir et contribuer à ce projet de loi qui permettra à la filière de s’adapter aux changements, plutôt que de maintenir coûte que coûte un système devenu trop fragile avec la baisse des volumes des ventes. Agiter le chiffon rouge – la disparition de certains titres – est réducteur ; il s’agit simplement de donner plus de marge de manœuvre aux marchands, en somme, de leur faire confiance. La catastrophe annoncée n’aura jamais lieu. Le seul risque : améliorer le sort des marchands !  

Dommage que, pour défendre la presse, on bloque sa diffusion. Au moment où nous sommes en pleine crise avec le numérique, voilà qui va contribuer à diriger nos clients vers le net. Nous subissons, en prime, la crise des gilets jaunes, des kiosques ont brûlé… Nous n’avons pas besoin de problèmes supplémentaires !

Nous avons préparé une affichette pour les marchands qui souhaitent avertir leurs clients de l’absence de quotidiens ce jour-là. Elle est disponible en téléchargement sur le site de Culture Presse.