Trois livres à lire à ne pas manquer en avril

Trois livres à lire à ne pas manquer en avril

Un peu de lecture

L'encre a coulé. Un programme chargé attend les lecteurs printaniers. Du prix Goncourt 2020 Hervé Le Tellier à Stéphane Bonnefoi, jusqu'au créateur des mythiques Beetlejuice et Blackwater tel l'Américain Michael McDowell, les romanciers font rêver d’ailleurs, entre un village du New Jersey (Etats-Unis) à Dieulefit dans la Drôme. Tel est le programme de ce bel avril littéraire.

Le dernier des communistes de Stéphane Bonnefoi

Spécialiste de l’écrivain Marc Bernard, Stéphane Bonnefoi porte un regard mélancolique sur son enfance dans « Le dernier des communistes » chez Finitude. Pour son troisième ouvrage, en vente le 19 avril, l’ancien journaliste et auteur de documentaires pour France Culture brosse le portrait de ses figures familiales.

Son grand-père, Maurice-le-Rouge, figure du syndicalisme, avait été de toutes les luttes avec ses camarades sidérurgistes de l’Ardoise, dans le Gard. Son père, Claude, fut le représentant du Parti Com­muniste français aux élections locales. À la maison, on écoutait Jean Ferrat ; à Noël, on recevait les cadeaux du Comité d’Établissement ; le sport du mercredi devait forcément être collectif, et les week-ends servir à distribuer les tracts…

Autant dire que Stéphane a grandi à l’ombre du Parti, qu’il avait toutes les cartes en main pour mener une vie d’enga­gement, une vie épanouie grâce à l’action politique et syndicale. Alors pourquoi a-t-il choisi les Beaux-Arts plutôt que l’usine ? Pourquoi la graine du militantisme n’a-t-elle jamais voulu germer en lui ?

Le nom sur le mur d’Hervé Le Tellier

Près de quatre ans après le succès de son prix Goncourt 2020 (L’Anomalie), Hervé Le Tellier se plonge dans une nouvelle histoire, celle d’André Chaix, résistant sous l’Occupation. Membre de l’Oulipo, il publie le 18 avril prochain Le nom sur le mur chez Gallimard.

Je ne suis pas l’ami d’André Chaix, et aurais-je d’ailleurs su l’être, moi que presque rien ne relie à lui ? Juste un nom sur le mur. Chaix était un résistant, un maquisard, un jeune homme à la vie brève comme il y en eut beaucoup. Je ne savais rien de lui. J’ai posé des questions, j’ai recueilli des fragments d’une mémoire collective, j’ai un peu appris qui il était. Dans cette enquête, beaucoup m’a été donné par chance, presque par miracle, et j’ai vite su que j’aimerais raconter André Chaix. Sans doute, toutes les vies sont romanesques. Certaines plus que d’autres.

Quatre-vingts années ont passé depuis sa mort. Mais à regarder le monde tel qu’il va, je ne doute pas qu’il faille toujours parler de l’Occupation, de la collaboration et du fascisme, du rejet de l’autre jusqu’à sa destruction. Ce livre donne la parole aux idéaux pour lesquels il est mort et questionne notre nature profonde, ce désir d’appartenir à plus grand que nous, qui conduit au meilleur et au pire.

Katie de Michael McDowell

Après les grands succès commerciaux de la saga de six tomes Blackwater et des Aiguilles d’or, les éditions Monsieur Toussaint Louverture poursuivent l’exploration de l’œuvre Michael McDowell.

Le 19 avril prochain, la Bibliothèque Michael McDowell s’enrichit d’« Un Sweeney Todd au féminin » intitulé Katie. L’hommage aux feuilletons littéraires « penny dreadfuls » de l’ère victorienne traverse l’âge d’or américain du XIXe siècle dans une lecture effrénée à la croisée de Stephen King et Jane Austen. Lorsqu’en 1871, la désargentée et intrépide Philomela Drax reçoit une lettre de son richissime grand-père déclarant qu’il craint pour sa vie à cause d’une famille peu scrupuleuse, les Slape, elle se précipite à la rescousse. Mais le temps presse, car Katie Slape, une jeune femme dotée d’un don de voyance et d’un bon coup de marteau, est sur le point d’arriver à ses fins…

Démarre alors une traque endiablée, des rues poussiéreuses d’un village du New Jersey aux trottoirs étincelants de Saratoga, en passant par les quais de New York, Philo poursuit Katie… à moins que ce ne soit l’inverse ? Car personne n’échappe à Katie la Furie !