Entretien avec Jean-Paul Moulin, responsable éditorial de Carnets d'Ailleurs

Carnets d'Ailleurs

A l'occasion de la sortie du troisième numéro de Carnets d'Ailleurs, disponible dans vos points de vente depuis la semaine dernière, son responsable éditorial Jean-Paul Moulin s'est entretenu avec Union Presse pour exposer les projets et ambitions du magazine.

Comment le premier numéro de Carnets d'Ailleurs a-t-il été accueilli dans les points de vente ?

L’univers du carnet de voyage a la chance d’avoir beaucoup de salons régionaux ou nationaux, c’est à ce moment-là que nous avons l’occasion de rencontrer nos lecteurs de la France entière. Dès la sortie du premier numéro, nous avons pu discuter avec eux. La grande question qui ressort reste : "où peut-on trouver le magazine ?". Actuellement, notre tirage s’élève à 12 000 exemplaires, mais la mise en place ne couvre pas toute la France. Étant donné que Carnets d'Ailleurs a un public national, pas du tout parisien, il nous faut être davantage présents dans les régions touristiques, là où vivent nos lecteurs, et notre objectif est d'élargir notre tirage pour répartir au mieux les fournis. Notre projet est, avec notre régleur, de déployer la présence dans certaines villes où la demande peut-être un peu plus forte. Pour ce qui est du premier numéro, les ventes ont été très bonnes. Le deuxième numéro, sorti fin mai, a subi une légère baisse, sans doute dû au contexte délicat avec la dissolution et la campagne éclair des élections législatives. Il est trop tôt pour faire le bilan du troisième numéro, publié la semaine dernière.

Carnets d'Ailleurs est un magazine à la croisée entre le voyage et l’illustration. Comment ces deux thèmes parviennent-ils à servir votre objectif qui est l’invitation à l’évasion ?

En fait, nous avons pris le projet dans l’autre sens. Nous sommes une petite équipe qui est très investie dans le monde du dessin. Les illustrateurs avec qui nous travaillons voyagent beaucoup en raison de leur travail, ce qui est très courant dans le monde de la bande dessinée. Nous sommes donc partis de l’expérience de ces dessinateurs qui font des carnets de voyage. Nous savions que beaucoup de ces carnets de voyage n’étaient pas connus du grand public. Notre idée était que cela pourrait plaire à des lecteurs qui ont envie de voyager, mais qui n’en ont pas la possibilité, ou encore à des voyageurs qui souhaitent découvrir des pays sous un regard différent. Nous avons vraiment à cœur de partir d’un travail d’artiste et non marketing. On l’a ressenti chez nos lecteurs, il y avait une envie latente de découvrir le voyage autrement. Carnets d'Ailleurs souhaite être davantage dans la sensation que la représentation.

Quels sont les retours sur cette expérience de lecture ?

Les lecteurs ont l’impression d’être avec un ami. Une partie de nos reportages est faite par des gens qui voyagent et l’autre partie par des illustrateurs qui habitent sur place. Cette imprégnation change vraiment la perception du voyage. L’illustration permet à nos lecteurs, dont le coeur de cible est constitué des plus de 40 ans, de savourer l’instant. C’est aussi un âge où l'on a envie de voyager différemment et de prendre le temps. C’est cette envie qui rassemble le lecteur et le dessinateur lors de cette expérience de lecture.

Quels sont vos projets pour les numéros à venir ?

Pour notre troisième numéro qui aborde les États-Unis, il était important de lier notre travail à l’actualité de l'élection présidentielle qui menace clairement l’identité américaine. Il était donc important pour nous de choisir un illustrateur franco-américain et d’accueillir cet illustrateur. Pour le prochain numéro, un grand nom du dessin, Titouan Lamazou, sera en couverture. À la fois artiste et navigateur, cet artiste sera également dans le thème de l’actualité puisque la date de sortie coïncidera avec le départ du Vendée Globe. Enfin, pour le cinquième numéro, la formule se modifiera légèrement, avec plusieurs invités, autour de l’exposition universelle d’Osaka qui a lieu tous les quatre ans. Carnets d'Ailleurs invitera donc plusieurs artistes à nous raconter "leur" Osaka et le dossier sera donc un peu plus conséquent que d’habitude. Chaque numéro demande une grande préparation. Les illustrateurs apprécient être prévenus en avance et cela leur permet de prendre le temps de voyager et de s’imprégner pleinement du lieu avant de nous faire part de leur dessin.