Chères consoeurs, chers confrères,
Notre observatoire des ventes du spécialiste indépendant vient de produire les chiffres du mois de novembre 2025, comparés à ceux de novembre 2024. Sans grande surprise, ils ne sont pas bons. La fin de l’année approchant, il sera sans doute plus intéressant d’attendre quelques jours et d’analyser l’année complète plutôt que de se plonger dans les détails du mois de novembre. Retenons, néanmoins, que ce mois aura été le deuxième plus mauvais de l’année avec une érosion de -9 %, et -3,8 % au cumul. Sur l'année, les encaissements fléchissent de -2,1% pour les publications, -19,7% pour l’encyclopédie et -4,9% pour les quotidiens nationaux. La fréquentation également connaît une baisse de -5,8%.
Il n’y a évidemment pas d’explication unique à cette tendance. Plusieurs phénomènes se conjuguent sans doute pour expliquer cette contre-performance. Le climat national et surtout international n’est guère propice au moral des consommateurs. Dans ce contexte, l’attrait des produits culturels cède aux préoccupations de pouvoir d’achat. L’actualité franco-française, qui avait fait les beaux jours de 2024 a perdu de son intérêt. Les débats budgétaires, trop techniques et trop compliqués, ont du mal à passionner nos concitoyens. A ce contexte peu favorable, s’ajoutent d’autres explications liées à notre métier.
Parmi les raisons internes à la filière, il faut sans doute aussi compter certains effets de bord de l’assortiment et/ou du plafonnement et de la mise à zéro des titres. La Commission de suivi de l’assortiment et du plafonnement (CAP) a ainsi pu tirer un certain nombre d’enseignements d’une année de pratique des accords interprofessionnels. Cette instance professionnelle qui réunit les représentants de la filière est chargée d’analyser la pratique de l’assortiment et du plafonnement pour proposer les évolutions qu’elle juge nécessaires. Une instance qui a été présidée par Culture Presse lors de cette année cruciale de lancement.
Elle nous aura permis d’identifier un certain nombre de mécanismes ou de pratiques qui peuvent générer de la rupture, et, au final nuisent à notre chiffre d’affaires. Nous avons formulé quelques propositions d’évolution des accords interprofessionnels, qui seront présentées à l’Arcep dans les prochains jours. 2026 nous permettra d’en mesurer les bénéfices.
Jean-Michel Detchart
Président national de Culture Presse