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Sloft ou l’art des petits espaces par Jean Desportes

Sloft

Magazine dédié à l’architecture des petits espaces, Sloft a su se faire une place dans les linéaires et conquérir un lectorat de plus en plus inspiré au fil des numéros. Jean Desportes, co-fondateur et rédacteur en chef du magazine, revient sur la création et l’évolution de Sloft.

Quel est le concept de votre magazine ?

Jean Desportes : Sloft est le premier magazine dédié à l’habitat compact, c’est-à-dire à des logements qui font entre 15m² et 20m². Avant, la presse architecture ne parlait que de choses exceptionnelles, il fallait faire rêver le lecteur avec des lieux incroyables, pour qu’il puisse s’acheter les petits objets qui sont proposés dans les pages. De notre côté, on s’est dit que les jeunes actifs, ceux qui ont leur premier appart, n’ont pas 200m² et ne rêvent pas forcément d’une cuisine entièrement en marbre.

Comment avez-vous pensé ce titre ?

Dans un magazine d’architecture d’intérieur, le design c’est important. Il y a eu beaucoup de réflexion sur l’usage du magazine, on a voulu faire de Sloft un objet design. Il y a eu une réflexion importante sur la manière dont il est feuilleté. L’objectif qui a été défini, c’est de créer quelque chose d’extrêmement pointu et qui reste accessible. On évite la mise en page trop chargée et le jargon trop technique. Sloft, c’est la recherche de la simplicité et du beau.

Concrètement, qu’est que le lecteur va retrouver de nouveau dans les pages ?

A l’intérieur, il va retrouver dix reportages. Pour chacun, il y a un titre, la surface que fait le bien ainsi que son plan. C’est une sorte de roman-photo. La visite commence depuis l’extérieur, les parties communes et elle se poursuit avec des légendes, mais aussi des éléments de décryptage. Il y a un focus qui est réalisé sur un designer ou un artiste qui permet de découvrir son univers et l’âme qu’il peut projeter dans ses espaces. Il y a aussi des dossiers thématiques dans lesquels on va explorer un sujet et tenter d’apporter de l’inspiration pour y répondre. 

Quel est le bilan après huit numéros ?

Aujourd’hui, Sloft a réussi à s’installer. On est le premier et le seul magazine qui parle d’intérieur compact. Au début, il y a eu quelques appréhensions, sur le fait que ça fonctionne ou pas. C’est un sujet qui est assez niche, même si beaucoup de personnes habitent dans de petits espaces. Le magazine a réussi à se développer hors des très grandes villes. C'est quelque chose de gratifiant pour nous aussi.

Quels sont les objectifs du magazine ?

Notre ambition, c’est d’abord de mettre en valeur une scène, celle des jeunes architectes. Pour eux, nous sommes devenus une référence, dans un segment de presse qui a peut être eu besoin de nouveauté. La deuxième mission, c’est de dire que l’architecture concerne tout le monde. On veut montrer que l'art est accessible et que ça ne commence pas à 5 000 euros. Le grand n’est pas synonyme de mieux, on est de plus en plus nombreux dans les villes, il y a donc moins d’espaces, on a une habitabilité qui se réduit. Il faut apprendre à partager l’espace, vivre aussi bien, voir mieux dans plus petits. La compacité, c’est super. 

Avez-vous un message à faire passer aux marchands de presse ?

J’ai envie de leur dire de faire confiance aux éditeurs indépendants, qui proposent des contenus singuliers. On veut faire du magazine une synthèse premium de notre ligne éditoriale, en 224 pages. On a créé un objet qui nous résume et qui fasse voyager, donc on aimerait évidemment qu’il soit mis en avant. On veut travailler ensemble pour créer de la valeur, pour nous, c’est très important, on veut soutenir les commerçants. Être présent dans des points de ventes, c’est une façon de l’être dans les territoires. À Sloft, on pense que la presse a de l’avenir, tant qu’elle propose des projets à forte valeur ajoutée.